JEAN-BAPTISTE COURONNE
Coffre/r
Vernissage
le samedi 15 novembre de 16h à 21h
Exposition jusqu'au
10 janvier 2009
(fermeture du 20 décembre au 6 janvier)
diaporama 32 images
"Construction d'un coffre scellé
au sol avec du ciment.
Le coffre en bois est scellé avec une chaîne et placé sur un trottoir à proximité de La Planck. Déjà 10 jours et il n'a pas bougé. Je passe devant quotidiennement et j'aperçois les passants surpris, leur regard se fixe sur cet objet tandis qu'ils continuent de marcher. Sa présence est incongrue mais pas au point de susciter le vandalisme ou la suspicion... Nous sommes à proximité d'un chantier. Jean-Baptiste Couronne intervient souvent dans l'espace public. En marquant le paysage, il prend la mesure du lieu et de son histoire de manière singulière. Quelques mois auparavant, il creusait un trou dans sa propre cave, réalisant un chantier archéologique à l'échelle de son habitation. De cette excavation, il ne restera que peu d'objets et peu d'images. Couronne interroge la notion de propriété, repousse les frontières entre espace privé et espace public et propose un usage des lieux. Il occupe le terrain en produisant des décalages parfois à peine sensibles, comme l'inscription datant du début du siècle "défense d'afficher" repeinte à l'identique. Cette restauration ravive la mémoire du lieu. Jean-Baptiste Couronne qualifie ses interventions d' "actions" et utilise souvent pour ses titres des verbes à l'infinif : "Enrouler/Dérouler un rouleau d'adhésif" ou "Creuser/Reboucher". Ces actions sont réalisées en extérieur, il souhaite que les passants l'observent et que son geste, plus ou moins décalé, surprenne. Pour garder une trace, il se sert le plus souvent de la vidéo. L'artiste choisit son cadre, enregistre les actions dans leur durée puis restitue le film en boucle. Dans "Creuser/Reboucher", on le voit creuser jusqu'à disparaître de l'image puis reboucher son trou, ainsi de suite. "Coffre/r" évoque également un cycle mais contrairement aux autres actions, celle-ci a une fin : un coffre renfermant les outils ayant permis sa fabrication... Ce coffre rappelle des sculptures plus anciennes de l'artiste, des formes minimales parallélépipédiques en contreplaqué. Pour les réaliser, il posait un plaquage brut sur des meubles standard. Critique à l'égard de l'esthétique minimaliste qui se voulait détachée de toute contingence, il proposait d'inverser les liens entre fonctionnalisme et esthétique. Attentif à l'histoire des formes, Couronne ne cesse de s'interroger sur la manière de restituer ses actions. Quelle forme donner à ces performances une fois réalisées ? Qu'en est-il de leur existence "séparée"... images, objets, traces, ou souvenirs ? Pour la première fois, son choix s'est porté sur le diaporama diffusé dans un cadre. Celui-ci devient alors un objet domestique susceptible de cohabiter durablement avec le spectateur.
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Travaux - sélection | |
Excavation, 2008 |
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Enrouler/Découler un rouleau d'adhésif,
2005 |
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Sans titre, 2006 |
Creuser/Reboucher, 2006 |
plus d'infos: www.jbcouronne.com